Fiction désincarnée, paternicide et materficielle
L'intérêt de l'enfant et l'AMP (PMA) pour toutes
Les Impliqués Éditeur Docteur angélique
2022, 132 p. – 14,50 €
ISBN : 978-2384174867
En attendant d’autres déclinaisons, « conformes à notre époque », cet ouvrage constitue une analyse éthico-juridique de la procréation médicalement assistée (PMA ou AMP) pour toutes dont nombre de nos
contemporains voudraient faire une règle de vie. S’inscrivant dans une morale exigeante qui fait le point sur la parentalité – en conséquence sur la filiation et les origines – et son sens profond à l’aune du pathos communément répandu dans l’opinion publique, l’auteur pour sa part use du logos et de l’éthos avec une grande précision technique. Il se risque à essayer de convaincre le lecteur par la logique et l’art de la persuasion des erreurs admises par nos contemporains emplis d’un individualisme effréné et de confort égoïste. Ces derniers sont prêts à laisser tomber l’intérêt supérieur de l’enfant au profit de leur intérêt personnel au nom de l’égalité. Sont abordés les grands principes et valeurs, souvent déformés par notre société: l’égalité, la justice, le « droit à » l’enfant, la liberté et la responsabilité, l’unité, la vérité, etc. Bref, à lire d’urgence pour aborder ces grands sujets de notre époque d’un oeil éclairé, et peut-être critique, dans l’attente de tout ce qui en découlera telle que la gestation pour autrui en tant que nouvelle frontière de la liberté-égalité…
Recensions
Génèthique, 4 novembre 2024
Dans un essai documenté et facile d’accès, Maroun Badr, docteur en bioéthique, explore la question de la parentalité et de la filiation, à l’heure de la « PMA pour toutes »[1]. Est-il réellement question d’égalité ? La filiation peut-elle se passer de la dimension biologique sans devenir désincarnée ? Ne fait-on pas face à un « mensonge » qui passe par pertes et profits l’« intérêt supérieur de l’enfant » ?
Maroun Badr aborde ces questions avec une éthique résolument personnaliste. « La personne humaine est divisée comme une machine dont on utilise les parties nécessaires à la procréation au moment désiré », dénonce-t-il. Or « la personne n’est personne qu’en sa totalité ».
« Une éthique de la responsabilité est nécessaire, notamment quand il s’agit de l’enfance », souligne Maroun Badr. Alors que les pressions se font toujours plus fortes en faveur de la légalisation de la GPA, « nouvelle frontière de la liberté-égalité », cet essai apporte un éclairage précieux.
[1] L’auteur la distingue de la PMA destinée à pallier l’infertilité d’un couple hétérosexuel, bien que cette pratique soulève également des problèmes éthiques.
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